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REQUISITOIRE FEROCE CONTRE L'ABSURDITE AMBIANTE

15 février 2012

Rugby : France Irlande

N’avais-je pas eu la clairvoyance altruiste de vous interpeller récemment sur la rudesse des conditions météorologiques du moment ?

Nouvelle illustration de l’irréversible réchauffement atmosphérique avec l’annulation du match de rugby France Irlande.

Imaginez la scène : une enceinte sportive. Deux troupeaux de taureaux dépassant individuellement le quintal. Trois juges suspects ayant troqué la robe pour le short. 75000 entrées payantes et quelques millions gratuites qui ont eu la décence de ne pas solliciter la profondeur insondable de l’insécurité sociale française en s’abritant sagement dans leur niche domestique. Le tout pour une annulation de la représentation devant l’imperceptible hilarité de votre humble serviteur faussement compatissant.

La session d’aboiements partisans et les manifestations d’allégresse bouffonne n’eurent donc pas lieu. Tout au plus quelques rugissant vomissements fétides traduisaient la recherche idoine d’une consolation alcoolique. Mais le cœur n’y était plus. Les baudruches bariolées de bleu et blanc se baladaient bras ballant. Les Irlandais inertes ironisaient sur l’inextricable et invraisemblable inorganisation.

Ensuite, la morne rivière du monde de l’ovalie est sortie de son lit, quand je me glissais dans le mien, pour se transformer en torrent de critiques aiguës qui aurait assurément justifié une occupation d’indignés si la température ambiante et le sol n’avaient pas été aussi frigorifiques. Faut pas pousser non plus.

C’est dans la recherche des responsabilités qu’on atteint les sommets du risible. Et si on ajoute au courage éclairé des hautes instances rugbystiques, la spontanéité amicale d’une foule toujours mesurée face à ce type de vicissitudes, force est de constater que la congélation corporelle se diffusant sur l’hexagone flirte dangereusement avec la zone cérébrale de nombreux individus.

D’aucuns prétendent que France 2, le médium télévisuel en charge de la retransmission, aurait retardé l’annulation du match pour des raisons exclusivement pécuniaires. Avouez qu’on n’en verrait pas de meilleures. Plus sérieusement, vous ne pensez pas que l’épanoui journaliste multi usage Daniel Bilalian aurait préféré maintenir la confrontation des ruminants ? Vous croyez que, durant son congé Druckérien, il n’eut pas préféré s’épargner une plaidoirie en faveur de son employeur face à un aréopage illégitime de procureurs parfois besogneux commandé par notre yoyo Chamoulaud national ? Non, soyons sérieux. La thèse du complot médiatique ne tient pas plus debout qu’un programme du front de gauche, mais ne Mélenchon pas tout.  

Nos insolites voisins extra périphériques évoquent un complot machiavélique fomenté par les parisiens qui viserait à les exclure du stade de France. Nous savons tous que lorsqu’il ne s’enivre pas des divins nectars bordelais, l’autochtone basco-gascon s’adonne avidement à la pratique séculaire du tripotage testiculaire appelée « mêlée », rituel au cours duquel il soupèse accessoirement le suppositoire conique géant servant de baballe. Après tout, qu’importe le nectar pourvu qu’on ait l’ivresse.

Disons le très clairement : cette thèse, qui n’en vaut pas une autre, est totalement farfelue. Quand je pense à toutes ces hordes excitées d’aficionados provinciaux qui, aux quatre coins de notre si merveilleuse capitale, nous gratifient de leur charlatanisme linguistique en hurlant leurs sempiternels chants paillards ou autres liturgies saugrenues de groupies attardées, je ne peux m’empêcher de ressentir une aversion hostile à l’idée que ces groupuscules agitateurs reviendront polluer un week-end printanier à Paris. J’ai plus de sympathie envers ces verdoyants irlandais accompagnés de blondes et imbibés de brunes qui, lors d’une célèbre histoire de jeu de main jeu de vilain, m’avaient amicalement offert une douce brune irlandaise et quelques pintes amères d’un saint breuvage gaélique (ma mémoire alcoolisée est défaillante).

On pensait que la contagion du professionnalisme à ce sport de baballe à la main décuplerait les qualités de ses dirigeants ? C’était oublier que ce sport n’a rien de logique. Après tout, connaissez-vous un seul sport qui pose comme règle de jeu le fait de devoir avancer en passant le ballon derrière soi ?

Et comme un petit moment de honte est (trop) vite passé, le match a déjà été reprogrammé.

Quant au mois de mai, on y fait ce qu'il nous plait.

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5 février 2012

L'hiver, il fait froid.

Février 2012.

Il fait froid. La France a froid.

L’hiver pointe enfin le bout de nos nez.

Nouvelle pitoyable d’une morne journée d’hiver parigo-sibérien : IL - FAIT - FROID.

Mon gardien, qui surveille l’immeuble dont il a la charge, a froid. Ma gardienne, qui surveille son mari dont elle a la charge, a froid. Les gardiens, qui surveillent la paix au coin de la rue, sifflet au bec, ont froid.

Les canidés urbains promenant leur carcasse poilue et accessoirement leurs maîtres imberbes emmitouflés dans d’ignobles déguisements en faux cuir bon marché et étonnement inefficaces – je parle des maitres bien sur – se gèlent croupes, pattes, et coussinets.

Les cascadeurs verts de l’hygiène journalière qui assurent la collecte des détritus nauséabonds solidement accrochés à leur poisseuse liane métallique ont froid.

La charmeuse charnelle et charnue habillement placée en tête de gondole haussmannienne tente vainement de se protéger contre la brise frigorifiant l’ensemble de son outil de travail. Elle a froid.

L’armée d’actifs s’en allant en guerre économique couteaux à la bouche, bave aux lèvres et Iphone aux oreilles contre d’affreux concurrents étrangers confortablement installés au chaud a froid.

Pire que tout : j’ai froid. Moi personnellement, en ce qui me concerne, j’ai froid. Je suis groggy, l’alcool et le bourre-pif en moins. L’accumulation des multiples épaisseurs n’annihile nullement la froidure. Bien au contraire. Ainsi ralenti, je profite pleinement de l’air frais matinal qui fouette sauvagement mon visage rubicond et mon corps déjà meurtri. A croire que nos parents avaient raison : l’indémodable et immonde ras-de-cou thermolactyl qui accabla injustement plusieurs générations dorées à grands coups d’intenses irritations cutanées fut encore la meilleure riposte contre le froid. A moins que ce ne soit tout simplement le cri du cœur d’un homme d’église qui ne cesse de raisonner depuis l’hiver 1954.

Mais de quoi se plaint-on ? Après tout, le froid va à l’hiver comme la grève à l’éducation nationale. Et puis on a la mémoire courte comme dirait le Docteur Alzeihmer à ses patients.

Les poilus, qui n’étaient pas plus poilus que vous et moi, enfin surtout moi, émirent de nombreuses réserves lorsqu’il fallut aller perdre deux ou trois phalanges dans de profondes crevasses boueuses et gelées dont les vertus pélothérapeutiques n’étaient pas encore démontrées. Ecrasés de sévères remontrances par un top management intraitable, et vexés par les quolibets et railleries en tous genres sur leur couardise infantile, les soldats, dans un accès de virilité, firent pourtant fi du froid pour se jeter dans le grand bain de boue ! Ce qui leur valut d’être décorés à titre posthume avec toute la reconnaissance que la Patrie porte aux grands hommes poilus.

Nous avons récemment célébré l’anniversaire d’un illustre naufrage de l’histoire récente. Je ne parle pas de cette contre performance politique intervenue au printemps 2002 mais, bien sur, du Titanic. Rendez-vous compte qu’à l’heure du coucher, les voyageurs du Titanic furent contraints par un glaçon géant d’échanger gratuitement leur statut de passagers pour celui de naufragés ? Certes plus glorieux et avec infiniment plus de panache qu’un immeuble flottant venant lamentablement s’échouer sur une cote italienne mais tout de même !

La régulation démographique est en marche au plus grand bonheur des producteurs de chrysanthèmes. Le réchauffement climatique est en panne au plus grand malheur des boutiquiers écologistes.

Hélas, cette salutaire fraicheur hivernale n’est pas omniprésente. Il faut bien le dire : certains pays éloignés ne jouent pas le jeu et persévèrent dans leur égoïste volonté réductrice et destructrice consistant à jouir annuellement de températures estivales.

Mais l’intelligence humaine est décidément sans limite. L’actualité récente est là pour nous le rappeler. Avez-vous vu comment l’oisiveté opportune de quelques décérébrés en short beuglant leur haine aveugle dans un champêtre stade Egyptien de balle aux pieds a permis de concilier adroitement chaleur, ambiance électrico-étouffante et ajustement démographique ? Quand l’effroi remplace le froid.

Quant au mois de mai, il fera plus chaud, et on y fera ce qu'il nous plait !

1 février 2012

Le métro

Fréquentez-vous ces abimes terrifiants vers lesquels s’engouffrent quotidiennement des hordes agressives de futurs retraités aigris ? Je veux bien sur parler des transports ferroviaires. Plus communément appelés « métro » dans la plupart des agglomérations dignes de ce nom.

A cette question cruciale, qui n’est pas sans rappeler certaines interrogations improbables posées par de grotesques journalistes en mal de professionnalisme éclairé, la plupart d’entre vous apporteront une réponse négative. En effet, à quelques exceptions près, les transports collectifs n’ont pas souhaité traverser le périphérique parisien. A moins qu’il ne s’agisse de la SNCF et sa petite sœur régisseuse parisienne qui, dans leur grande tradition, ont préféré rester à quai.

Non. Tous les français n’ont pas ce privilège.

Un observateur averti qui en vaut largement deux, c’est dire si son avis compte, affirmera aisément que renoncer chaque jour à cette glorieuse expérience de mixité sociale et olfactive est un crève-cœur intolérable pour tout amateur de glandes sudoripares déréglées.

Et que dire des défenseurs urbains d’une nature luxuriante condamnés contre toutes attentes à se vautrer dans la débauche bourgeoise d’un petit confort égoïste au volant d’une volumineuse cylindrée germano-polluante ? Que dire des inactifs vieillissant qui, à l’heure de la dernière ligne droite, sont sanctionnés par une fin de vie injuste où se mêlent abrutissement télévisuel grandissant et regrets éternels d’une époque bénie où l’épanouissement personnel se mesurait aux longues heures enfermées dans un wagon loin de sa chère et tendre bobonne et de ses rejetons inutiles et emplis d’ingratitude.

La liste des exemples est longue et cruelle comme un livre de Sartre. Il est donc urgent de s’arrêter là.

Dernièrement, je m’engouffrais dans un tunnel parisien sordide et nauséabond bien décidé à honorer mes obligations professionnelles. A peine arrivé sur le quai, je constatais ne pas être le seul fainéant à avoir pris le parti de me lever tard. Las, je réalisais à la lecture d’un écran vieillissant que la RATP avait ouvert le livre à excuses en optant pour le sempiternel et laconique « incident voyageur ».

Pour être honnête, je n’y croyais pas. C’est peut être un détail, mais sachez que je suis un négationniste de l’incident voyageur. Je me souviens qu’un jour de grande chaleur, intense au point de pouvoir tranquillement réguler la démographie vieillissante de notre pays, une jeune femme fort bien apprêtée eut le mauvais goût d’attirer égoïstement l’attention sur elle en s’étalant gracieusement de tout son long à la sortie du métro, sans toutefois parvenir à interrompre la transhumance ferroviaire matinale. C’est dire s’il y a de quoi être non croyant, nom de D*** !

Puisque l’on parle de Dieu, l’expérience de Saint Thomas devrait toutefois inciter à la plus grande prudence. Ce Monsieur, qui ne croyait pas aux incidents, exigea qu’on lui présentât les piercings ambidextres du Christ. Monsieur avait ses exigences ?! Monsieur pensait qu’on ne pouvait pas à la fois marcher sur l’eau et ressusciter ? Qu’il fallait voir pour croire, alors que Gilbert Montagné nous prouva depuis qu’on pouvait être aveugle et y croire malgré d’évidentes défaillances auditives. Mais pour qui se prenait-il ? Vexé, Jésus le punit sévèrement en lui imposant la rigueur d’une misérable vie d’expatrié sous contrat local durant laquelle il exporta cahin-caha la bonne parole divine, notamment au Mali où il devint l’apôtre de Bamako.

Comme Saint Thomas, je ne désespère, pas un jour, d’assister sans le supplice sonore à une sordide scène sanguinolente survenant subrepticement et sournoisement au sein d’une station. Mais pour l’instant, j’étais sur le quai, pressé d’en découdre dans la rame avec mes camarades de galère qui, de légèrement agacés, étaient devenus carrément haineux à mesure que les wagons à bestiaux se succédaient sans désemplir.

C’est dans l’épreuve qu’on se serre les coudes. Et dans le métro qu’on se rapproche des aisselles. Et il est vrai que la sensation de promiscuité poisseuse et puante, qui vous ferait presque regretter d’appartenir à la France qui se lève tard, permet d’affirmer sans ambiguïté que l’hygiène n’est jamais une question de classe sociale.

Attention : je n’exècre pas cet exercice d’indiscipline collective. Disons que je préfère avoir le choix.

En prenant le métro tous les jours, on comprend pourquoi le voyageur est usager.

Quant au mois de mai, on y fait ce qu'il nous plait.

21 janvier 2012

Le mariage « gay »

Enfin… disons le mariage homosexuel ! Appelons un chat un chat et un footballeur un décérébré en short.

Le mariage gay, c’est un peu la tarte à la crème socio-sentimental qui permet à tout bon boutiquier électoraliste égaré sur la voie des sans voix de se rappeler au bon souvenir de l’amicale des amateurs d’Audrey Hepburn.

A l’écoute de quelques média radiophoniques qui relayaient récemment la couverture d’une célèbre feuille de chou quotidienne, dont la justesse orthographique est presque aussi douteuse que l’orientation à gauche, je me suis demandé si la presse écrite française, qui s’enorgueillit régulièrement de vertus morales irréprochables, n’était pas contaminée par l’insupportable indigence des pratiques à la mode chez certains VRP de la politique tant l’utilisation de la thématique matrihomoniale traduisait une volonté mercantile hautement opportuniste.

Pourtant, d’un sujet épineux car touchant à ce que l’être humain compte de plus profond, son portefeuille, le mariage gay est devenu l’objet de digressions philosophiques vulgaires sur l’amour et autres considérations bassement spirituelles. Soit.

Ne nous trompons pas de cible comme disait Lee Harvey : aucun être doté d’un minimum de sensibilité compassionnelle ne peut raisonnablement être opposé à l’extension du droit au mariage en faveur de notre joyeuse communauté. Le questionnement est tout autre : je m’interroge sur cette impérieuse nécessité qui pousse nos ami(e)s gay à épouser ce que l’humanité a créé de plus avilissant. Et ce mimétisme confinerait presque au crétinisme tant la dégénérescence conjugale propagée par une communauté hétérosexuelle toujours plus affligeante semble devenir la nouvelle tendance de nos sociétés modernes.

Non décidément, quelque chose me turlupine : pourquoi les habitants du 3ème arrondissement parisien, confortablement installés dans la délicieuse culture du raffinement Dandyste, se prononceraient en faveur de cette faute de goût matrimoniale au risque de passer du statut de précurseurs inspirés à celui de pâles copieurs d’un rite monogame éculé ? D’autant plus que consacrer son existence entière à une personne qui aura moins de reconnaissance pour cette fidélité quasi sacerdotale qu’un élève envers son maître d’école, est une habitude sociale dénuée de la plus petite once de bon sens depuis que l’espérance de vie dépasse l’âge de la ménopause.

A leur décharge, le mariage demeure la plus ambitieuse création de l’Homme depuis la roue qui, rappelons-le, permit quelques siècles plus tard à de brillants industriels esclavagistes et cupides de démocratiser le moyen de locomotion le plus polluant et le plus efficace pour vous amener de votre domicile à la morgue en passant par le platane du coin de la rue.

Lorsqu’ils ne s’adonnent pas goulument à leurs habitudes sexuelles audacieuses, les gay ne valent pas mieux que les mammifères vertébrés hétérosexuels : ils cherchent à conserver jalousement, parfois même égoïstement, leur compagnon d’aventures. Et le mariage demeure à cet égard une protection conjugale efficace quoiqu’imparfaite. Rappelons qu’il fut sans conteste une invention cruciale dans l’accélération de la civilisation puisqu’il évita aux hommes de se taper sur la gueule, une réussite que le football remis largement en question quelques temps après. Aussi, pigeonner son compagnon à coups de mots doux et le baguer de manière ostentatoire est peut être le meilleur moyen de revendiquer sa propriété et repousser ainsi des concurrents peu scrupuleux voire quelques incongrus prédateurs en chaleur.

Voilà. La liste des bons points s’arrête ici. Aussi brutalement et injustement qu’un Ayrton Senna dans un mur.

Les avantages fiscaux qui ont donné au mariage ses lettres de noblesse en le portant au rang d’institution n’y changent rien tant ils ne font que réparer modiquement le préjudice financier d’une vie conjugale. Et je ne parle pas uniquement de cette célébration convenue au cours de laquelle de mielleux mariés défigurés par des mois de préparation abrutissante vous jettent leur bonheur à la gueule à grand coups de mets froids et autres piquettes infâmes. Un mariage, c’est un peu comme si Monsieur Sofinco vous assurait la paix conjugale à un taux préférentiel : ca soulage sur le moment mais on le paie très cher toute sa vie. Et ce n’est pas Eddy Barclay qui dira le contraire : tout d’abord parce qu’il est mort. Ensuite, parce qu’en homme de fort bon goût, il savait qu’un mariage réussi ruinerait toujours plus qu’un mauvais divorce. Ceci explique sa conception triennale de la fidélité conjugale ainsi que son goût prononcé pour les soirées blanches.

Alors, pourquoi diantre vouloir étendre le droit au mariage et infliger ce supplice à une communauté déjà maltraitée par le niveau exorbitant des loyers dans le 3ème et par les déviances ophtalmologiques d’un vieillissant troubadour anglo-saxon ?

Je ne vois que deux raisons à cela.

Tout d’abord, parce qu’on ne peut décemment pas être moins évolué que la Belgique.

Ensuite, qu’il soit prodigieusement beau, particulièrement hideux ou tout simplement les deux grâce à une injection de botox, il n’existe aucun motif valable pouvant justifier qu’un homosexuel, masculin, féminin ou neutre, n’ait pas à subir toute sa vie la présence déprimante et délirante d’un compagnon de chambrée qui lui renverra généreusement chaque matin le reflet d’un enlaidissement croissant signe de l’écoulement inéluctable du temps. Et oui : l’homme vieillit. Enfin c’est surtout la femme qui vieillit. L’homme, lui, s’embellit.

Finissons par une note optimiste : ça n’est pas parce que vous réussiriez votre mariage que vous rateriez votre divorce.

Quant au mois de mai, on y fait ce qu’il nous plait.

5 janvier 2012

Digression sur... l'arrivée de David Beckham au PSG

Ou plus exactement sa non venue.

Aussi lentement qu’inexorablement, la rumeur est devenue information : David Beckham ne viendra pas garnir l’effectif déjà riche du PSG.

Epilogue navrant d’une histoire capitale dont l’enjeu se chiffrait en plusieurs kilos d’euros et de tissus hideux commercialisés à grand coups de campagnes publicitaires pornographes par les boutiquiers mercantiles de l’avenue Montaigne.

Naturellement, le quotidien misérable de nombreux français en souffrance ne devrait pas être sensiblement modifié. En revanche, les amateurs de chants lyriques, qui assistent traditionnellement au récital bimensuel de leur troupe rouge et bleue préférée vers la Porte d’Auteuil, ont fait part de leur émoi en bas des Champs-Elysées au cours d’une session de recueillement collectif où s’égosillaient sobrement les plus passionnés d’entre eux sur quelques chansons glorifiant le mannequin en short.

A-t-on vraiment besoin de s’arrêter sur les raisons de cet échec ?

A-t-on vraiment besoin de souligner la médiocrité des nombreux média ayant été tantôt acteurs, tantôt complices d’une désinformation s’étalant sur plusieurs semaines ?

Ne doit-on pas simplement regretter le désistement officiel du sportif le plus physiquement intelligent de ce début de siècle ? Celui grâce à qui la 4, ironiquement surnommée anal + par certaines mauvaises langues inoccupées, aurait suscité l’intérêt des adolescents boutonneux en leur offrant la possibilité de s’émoustiller chaque semaine devant Jour de Foot (quoique tentant, je refuse ce jeu de mot minable consistant à ajouter « re » à « foot ») et non devant un piteux et anachronique (et si anachronique alors tout va bien) Journal du Hard ?

Ne peut-on pas compatir pudiquement à la tristesse de l’émir du Qatar qui pourtant avait sorti un gros cheikh pour faire venir « Deillevide », comme l’appellent les anglo-saxons (enfin plus les anglo que les saxons) ? Et pourtant, tel un gigantesque tsunami submergeant tranquillement sur les cotes d’un pays au soleil levant, la vague Beckham était prête à déferler sur la France (Paris) comme les anglo-saxons ont envahi l’Europe (enfin plus les saxons que les anglo).

Réponse : non.

Aucun intérêt.

Autant écouter un podcast de Sophia Aram.

D’autant plus qu’il n’y a pas matière à polémiquer puisque le « Beck’s » (ce surnom très justement attribué à Deillevide eu égard à son museau avantageux qui, d’après les spécialistes, lui donne un vrai flair sur le terrain) a justifié son désistement en sortant l’atout maitre de sa poche : sa posh. Maman posh n’aurait pas souhaité déménager ses rejetons posh. Soit.

Seule bonne nouvelle de cette mauvaise nouvelle : les ouvriers chinois qui devaient fabriquer les maillots à la gloire de Deillevide auront leur week end. Mais pas leur prime.

Quant au moi de Mai, on y fait ce qu’il nous plait.

 

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3 janvier 2012

Pour ou contre... la Corée du Nord ?

Ah quelle belle contrée que la Corée du Nord. Je n’y suis jamais allé mais depuis quand a-t-on besoin d’être allé dans un pays pour en parler ? Et puis les superbes images de la télévision nord coréenne parlent pour elles.

La Corée du Nord se situe au Nord de la Corée du Sud et au Sud de la Chine du Nord. D’ailleurs, la Corée du Nord devait initialement s’appeler Sud de la Chine du Nord puisqu’elle se loge dans le bas-ventre de l’ogre communiste. Cependant, les Chinois ont jugé que la Corée du Nord était un pays au matin trop calme et totalement incompatible avec l’agitation frénétique des mégapoles chinoises. La concession des droits d’utilisation du nom « Chine » leur a donc été logiquement refusée.

Vexés, les Coréens du Nord n’auront de cesse de se démarquer de la Chine, quoique cette démarche n’ait pas vraiment été couronnée jusqu’à présent puisque la seule réussite connue réside dans le choix délibéré d’une langue à alphabet destiné à souligner le caractère primitif du dialecte chinois. Bilan mitigé si l’on considère la réussite respective des deux pays.

Pourquoi la Corée « du Nord » ?

Les siècles s’écoulaient invariablement dans cette région du monde apportant son flot traditionnel de progrès économiques, d’avancées scientifiques, de massacres et pogroms en tous genres contribuant ainsi au développement contrôlé et pacifié des populations locales. Cependant, une constante demeura : les sudistes coréens firent toujours preuve de mépris et d’arrogance congénitale à l’encontre de leurs frères haut-perchés. Les quolibets fusaient. Les railleries s’accumulaient. Et il n’est pas rare qu’aujourd’hui encore, les sudistes s’en prennent ouvertement à la pauvreté d’esprit des nordistes, à leur absence de goût pour les belles choses, ou se moquent tout simplement de leur teint un brin pâlot.

Ce mépris affiché à l’endroit des Coréens du nord atteignit son paroxysme au milieu du XXème siècle. Dans un dernier élan narquois traduisant toutefois une exaspération collective bien compréhensible, les sudistes s’arrogèrent leurs lettres de noblesse en ajoutant une particule aristocratique à leur nom signifiant ainsi à la planète entière qu’ils n’avaient rien à avoir avec leurs voisins culs-terreux et haut-perchés.

Ainsi naquit la Corée « du Sud ».

Profondément indignés par une vantardise snobe que ne renierait pas Frédéric Beigbeder en écrivant ses romans à 99 francs, les nordistes, en mal d’inspiration mais bien décidés à couper l’herbe sous le pied de ces sudistes à l’accent grotesque, se résolurent à adopter la même particule fin de race que leurs compatriotes du Sud.

Ainsi naquit la Corée « du Nord ».

La Corée du nord était dirigée par Kim Jong Il. Etait car le sympathique Elton John Coréen s’en est tristement allé le 17 décembre dernier au même rythme que la micheline blindée dernier cri qui le transportait depuis quelques jours.

Sa mort ne fut officiellement annoncée que deux jours plus tard. Malgré la tristesse compréhensible du 3ème rejeton à l’annonce du décès, il convenait de préparer ce dernier à sa prise de fonction en qualité de successeur héréditaire à la tête du pays. Assuré de trouver un travail dans un pays où le chômage fait rage, le fiston ne sera pas ingrat envers son petit papa : il lui organisera des funérailles spectaculaires qui seront massivement suivies par une population visiblement émue.

Dès l’annonce du décès, les critiques à l’encontre de Kim jong Il et du régime nord coréen ont fusé dans les différents médias internationaux, à l’exception de la télévision nord coréenne qui, soulignons-le, a dignement respecté le deuil national.

Les Nations faussement Unies ont préféré rendre hommage à la mémoire du chef d’Etat Coréen sous la forme d’une minute de silence, opportunément boycottée par plusieurs Etats dont la Corée du Sud. Décidément, Ban Ki Moon n’amasse pas mousse.

Arrêtons-nous sur Kim Jong Il. Kimi comme l’appelaient affectueusement ses proches.

Un « Kim » de plus ? Certes. Mais le plus célèbre Kim, après Kim Wilde bien sur qui n’était pas « un » Kim mais « une » Kim, contrairement au successeur désigné de Kim Jong Il qui n’est pas « une » Kim mais Kim « Un », 3ème du nom.

Le dirigeant aurait succombé « à un grand épuisement physique et mental ». Tous les voyageurs qui empruntent quotidiennement les TER de la France profonde comprendront aisément que deux jours dans une micheline désuète et non chauffée conduisent à une perte rapide et définitive des moyens physiques.

Le principal reproche adressé à Kimi et au régime nord coréen est bien évidemment le traitement déplorable d’une population soumise et affamée par des années de disette alimentaire.

C’est évidemment odieux et criminel. Rappelons que Kimi aimait à se gaver régulièrement de crustacés en tous genres qu’il accompagnait des plus grands vins avant de s’enfiler quelques spiritueux gascons. Soulignons également que, dans son délire mégalomaniaque, le personnage ne s’embarrassait pas des contraintes logistiques et se faisait directement acheminer son repas par hélicoptère. Mais la faim justifie les moyens. Et ça n’est pas son peuple qui dira le contraire. Bref, Kimi buvait, le peuple trinquait.

Ce que l’on sait moins, c’est que Kimi était un admirateur de la culture américaine. Eh oui… C’est la raison pour laquelle il fut surnommé le « cher leader » en hommage à son goût prononcé pour les jeunes vierges américaines (n’y voyez aucun oxymore) qui balancent hystériquement leurs jambes dodues, agitent leurs pompons ridicules et hurlent des slogans insipides que ne renierait pas un Jacques Séguéla dans sa période post Rolex.

Alors face aux Délires Sexuels de Kimi, face à ce Kimi amateur de bonne chair et de bonne chère, le totalitarisme nord Coréen ne serait-il pas légèrement exagéré ?

Si ce pays n’est pas libre et démocratique, pourquoi s’agit-il d’une République « Démocratique et Populaire » ?

Si le régime nord coréen est totalitaire, pourquoi aucun de ses habitants ne quitte le pays ?

Si la vie en Corée du Nord est insupportable, pourquoi s’agit-il du 2ème pays le plus agréable au monde, derrière la Chine, d’après le très sérieux classement réalisé par la télévision nord Coréenne ? Regardez, c’est au moins aussi convaincant qu’une déclaration de vœux de Dominique de Villepin : http://shanghaiist.com/2011/05/31/north_korea_releases_global_happine.php

Bonnes questions non ? Pas à dire : ce cas de Corée me turlupine.

On décrit souvent la Corée du Nord comme le dernier régime Stalinien, hommage vibrant pour tout bon dictateur qui se respecte. Mais caractérisation surprenante qui confine au déni : après tant d’années de règne brutal et sans partage, Kimi et sa clique d’illuminés dégénérés pourraient raisonnablement revendiquer une place de choix dans l’histoire des régimes sanguinaires. Or, certains observateurs complices les cantonnent injustement à un statut d’ersatz du communisme soviétique en multipliant les références rabaissantes à ce minable de Staline ainsi qu’à ses sbires récalcitrant qui préféraient se liquéfier le cerveau à coup de litrons de vodka congelée plutôt que d’allonger tranquillement la liste des purgés.

L’avenir de ce pays, et surtout de sa population, est encore plus sombre que celui de l’équipe de France de football. Et l’arrivée au pouvoir du 3ème rejeton Kimi ne devrait malheureusement pas changer la donne. Décidément, pauvres coréens haut perchés.

Quant au mois de mai, on y fait ce qu’il nous plait.

31 décembre 2011

Pour ou contre... les artistes "engagés"

Oxymore ou Pléonasme ?

Whisky ou vodka ?

Nicolas ou Pimprenelle ?

Ils sont nombreux les révoltés des plateaux télé, les professionnels de la générosité désintéressée, les vendeurs de disques et de guimauve émotionnelle, les bonnes âmes autoproclamées, des bons sentiments en veux-tu, en voilà.

Comment faire l’économie d’un papier sur cette caste parisienne si attachante qui nous gratifie régulièrement de scènes dramaturgiques agrémentées d’un zest de réflexions socialo-philosophiques et d’un brun de compassion altruiste ? En cette période de fêtes propice au prosélytisme humaniste, il serait tout même inconvenant qu’en bons décérébrés cathodiques que nous sommes, nous ne leur fassions pas partager notre écœurement nauséeux face à cette société capitaliste dégoutante.

Le phénomène est tellement ancien que Foucault (l’ultra de l’OM, pas le poststructuraliste sexualiste) lui-même ne se souvient plus du premier révolté télévisuel. Ca devait être en l’An 5 après Michel Drucker.

Citons quelques un de ces joyeux saltimbanques : Patrick Bruel, dont les coups de sang lui ont cassé la voix, Bruno Caliciuri, qui depuis une décennie n’a toujours pas réussi à répondre à cette grande question existentielle « c’est quand le bonheur », Charles Berling, dont les mauvaises langues aigries prétendent que les interventions télévisuelles oscillent parfois entre Ridicule et Ennui, JJG et sa célèbre société multinationale « les Enfoirés » ou encore Patrick Arditi, le publicitaire affable reconverti en homme de théâtre. Bref, un casting si impressionnant que Claude Lelouche aurait sollicité la liste complète pour son prochain film. Et que dire de la liste d’attente !

La théorie de la révolte télévisuelle repose sur un syllogisme aussi simple qu’incontestable :

On est généreux quand on a du succès : phénomène dit de la « célébrité » ;

On a du succès quand on est généreux : phénomène dit de la « popularité » ;

Donc puisqu’on a du succès quand on est généreux, autant être très généreux pour avoir beaucoup de succès, autrement appelé le phénomène du « je m’en fous plein les poches et ça durera ce que ça durera, au diable les mécréants jaloux ! ».

Alors on entend déjà les fascistes orduriers de droite, leur journal Présent sous un bras droit crispé, hurler au scandale de la gauche caviar. Mais se rendent-ils compte que ces privilégiés ont acquis de haute lutte leur droit à l’indignation professionnelle ? Avoir vécu la vie de bohème en trainant dans les pires établissements des bas-fonds crasseux du 6ème arrondissement parisien confère aux professionnels de l’apitoiement compassionnel une certaine légitimé. Et que dire des nombreux « fils de » qui doivent affronter quotidiennement la terrible et douloureuse épreuve d’un patronyme célèbre vécu comme un handicap dans un milieu professionnel dont l’ouverture et le mérite sont les deux seules mamelles ?

Comme disait une célèbre actrice X, ne soyons pas mauvaise langue : l’artiste engagé a le mérite de défendre ses convictions. Dieu sait, et mon gardien aussi, qu’il est extrêmement difficile de développer ses convictions et de se construire une conscience sociale entre la place de l’Etoile et le Bon Marché. Donc bravo à eux pour leur persévérance.

Peut-on en effet reprocher à ces artistes de ressentir une certaine proximité de cœur envers la populace défavorisée ?

Que dire d’un célèbre peintre, accessoirement chanteur français tout mignon tout beau, avec sa petite voix d’enfant naïf et innocent « gnagnagnagna » qui nous parle de son indignation et de sa révolte intérieure face aux pires injustices de notre monde ?

Que penser du récent combat du clown Barnabé en faveur du politiquement correct tellement menacé dans notre beau pays fasciste et antidémocratique ?

Dans les colonnes d’un grand hebdomadaire national faisant Le Point sur ce thème, un artiste qui s’exprimait au sujet de la multinationale précitée a récemment dénoncé un « système écœurant » mis en œuvre par des « plus-généreux-que-moi-tu-meurs » en recherche de promotion. L’aigreur de ne pas avoir été sélectionnée par JJG et Laurent Blanc est tout de même pathétique... Manquerait plus que cet artiste ait tort.

Ah ! On me dit qu’une autre vedette, au patronyme proche d’une célèbre marque centenaire de chaussures immondes mais ergonomiques, aurait lui aussi émis quelques critiques acerbes envers la multinationale ? Exact. Mais vérification faite, il semblait s’agir là d’une véritable crise d’égo.

D’aucuns diront que tout ceci est très curieux, qu’il est suspect que des artistes fassent entendre leur voix sur un plateau télé alors que celle-ci est à peine audible sur leur CD, qu’il ne manquerait plus qu’une grande muette élyséenne s’y mette et la boucle serait bouclée. Ah on me dit que c’est déjà fait ? Je n’ai pas du l’entendre. Encore moins l’écouter.

Le vrai drame dans cette histoire, ce sont les populations défavorisées dont ces « stars » sont les avocats commis d’office. Car l’artiste engagé est au combat social ce que l’avocat commis d’office est au délinquant : un défenseur souvent médiocre et non convaincu. Heureusement que l’avocat commis d’office s’exécute gratuitement.

Le manque de conviction. La mal de l’artiste moderne. Il n’y croit pas vraiment à tout ce baratin idéologique. Ses managers croque-morts ont beau le motiver au maximum : nada. L’artiste en quête d’inspiration idéologique et de sentiments larmoyants est à sec. Un peu comme à l’écoute d’un discours de Ségolène Royal en 2007 : c’est plutôt sympa, le buffet d’accueil est richement pourvu en petits-fours et champagne, quelques idées donneraient presque envie d’aller voter mais, dans le fond, on n’y croit pas. Pire : on préfère éviter de le voir mis en œuvre. Rendons nous à l’évidence : il y a plus de conviction dans le discours d’une présentatrice Nord Coréenne annonçant la mort du joyeux drille Kim Jong Il que dans les propos misérabiliste d’un artiste français en tournée de promotion sur les plateaux télévisés.

On me dit que ce texte serait trop parti pris, qu’il serait en réalité commandité par certaines officines extrémistes, que tout ceci ne serait que spéculations et procès d’intention envers nos artistes engagés.

Soit. On recommence.

Un, deux.

La détresse sociale de certains de nos compatriotes est perturbante. Perturbante certes mais nécessaire car, pour paraphraser un grand penseur du 20ème siècle, lui-même saltimbanque vocal contraint à l’exil helvétique, il faut « toucher la misère pour respecter l’argent ». Mais surtout respecter la misère pour toucher de l’argent.

Non, le grand public n’est pas indifférent à leur sort et à leur douleur. Mais rappelons que cette année, Noël est tombé un dimanche (le 25/12). Aussi eut-il été opportun que les défavorisés en tous genres, dans leur relative mansuétude, fissent preuve à leur tour d’un peu de générosité et acceptassent de freiner leur égocentrisme légendaire et agaçant pour que la France pût tranquillement préparer son grand gavage alimentaire collectif de fin d’année. Que nenni !

Non, la question n’est pas de savoir s’il est simple ou délicat d’être en difficulté sociale dans notre pays.

Non, le vrai et unique problème est tout autre et bien plus scandaleux : être défavorisé, passe encore, mais être défendu par des margoulins, ça non !

Et pourtant, monsieur le juge, sont-ils les vrais coupables ?

Avec un soupçon de lucidité et une touche de clairvoyance, on pourrait utilement s’interroger sur le rôle de l’animateur télé ou radio dont les fonctions s’étendent parfois jusqu’à la production de l’émission infamante (suivait mon œil, comme disait Jean-Marie).

En effet, si l’artiste engagé parvient subtilement à nous faire la brillante démonstration de sa verve et de ses qualités intellectuelles, c’est parce qu’un complice lui sert la soupe ! Pardon. Parce qu’un GO de la télévision lui donne une tribune pour s’exprimer !

Et, de fait, la pratique tend à l’escroquerie intellectuelle et au piège mesquin ! Plutôt que d’interroger les artistes sur leur hobby et se contenter de leur préparer une heure et demie de culte télévisuel de la personnalité, l’animateur préfèrera susciter la réaction passionnelle chez l’invité en le questionnant sur des sujets de fonds aussi variés que la fin de l’euro, les sans-abris, le jeu de l’équipe de France de football.

Que faire ? Ne devrait-on pas dénoncer les pratiques scandaleuses de ce microcosme médiatique parisien à la limite de la répugnance qui, non content de bénéficier de la présence des plus grands artistes français sur leur plateau télévisé, s’évertuent à leur tendre quelques pièges crapuleux et sadiques que Henri Guaino, en bon Richelieu low-cost, ne renierait pas !

La réponse est négative. En effet, il faut bien manger comme disait un célèbre acteur dans une interview probablement monnayée au sujet de ses multiples sponsorings commerciaux. Et s’il est choquant de prendre au dépourvu un artiste écervelé, il serait encore plus inadmissible que l’animateur producteur ne soit pas rémunéré au titre de sa précieuse intervention. On peut le comprendre : si le saltimbanque au cerveau atrophié se rince, pourquoi l’animateur anarcho-capitaliste devrait faire vœux de pauvreté : après tout, a-t-on déjà vu un fournisseur plus rémunéré que son client ?

Alors oui la bouillie intellectuelle que nous sert parfois l’artiste engagé lors de ses passages télévisuels me faire dire que l’école de ma raie publique peut encore avoir une utilité et que dormir en cours est une occupation certes agréable et ludique mais contre productive à long terme.

Oui à la fin des diverses émissions infâmantes, la lumière a plus été mise sur l’artiste éhonté et sa médiocrité cérébrale que sur les pauvres victimes de la société qu’il a tentées de défendre.

Oui j’aurais mieux fait de zapper et regarder un quelconque match de foot diffusé sur anal + sport que de regarder et écouter pour la Nième fois une intervention d’indigné sur un plateau de France X ou anal +.

Mais les artistes sont un peu comme du chocolat. A petite dose, c’est bon pour la santé mais l’excès provoque le mal de ventre, l’écœurement voire l’indigestion. C’est pour ça qu’on les aime mais c’est aussi pour ça qu’on les inviterait bien à s’exprimer avec parcimonie et retenue. Bref, à se recentrer sur leur passion.

Quant au mois de mai, on y fait ce qu’il nous plait.


29 décembre 2011

Pour ou contre... les indignés

Commencer un blog (un de plus) par un article sur les indignés (un de plus), quel programme et quel message pour la suite. Encore moins sexy qu’un François Hollande ni gros ni maigre ou un Nicolas Sarkozy toujours N.S. (il faut parler des deux camps, présidentielle oblige).

Soit. Alors faisons comme s’il ne s’agissait pas du premier.

2011, An I des Indignés. La vague a déferlé sur la terre (les pays riches).

Un phénomène planétaire qui classe cet évènement parmi les plus significatifs de l’année. Au crépuscule de 2011, le bilan des faits marquants est rapide et incontestable :

1. la domination du Barça sur le football européen (mondial) ;

2. la naissance des Indignés.

Passons sous silence les autres faits, non marquants par construction, qui ont ponctué les douze derniers mois. Citons en quelques un pour mémoire : le séisme japonais et l’incident nucléaire de Fukushima, la vague de libération « démocratique et populaire » du printemps arabe, l’attentat d’Oslo perpétré par un bisounours illuminé, l’affaire DSK, etc., etc. Bref, une liste non exhaustive mais, soyons lucides, déjà tombée aux oubliettes.

Revenons donc au thème du jour : les Indignés (dommage pour le Barça ; dommage pour le lecteur).

Tout le monde connait désormais leur histoire : un mouvement né à Madrid au mois de Mai 2011 à l’approche d’élections locales et qui a rapidement atteint toute l’Espagne mobilisant très vite plusieurs centaines de milliers de personnes. Le phénomène « Indignés » s’est ensuite exporté dans l’Europe occidentale (Belgique, Allemagne, Grèce, Royaume-Uni, etc.) sans toutefois connaître le succès atteint sur la péninsule ibérique (cf. la situation française notamment). Enfin, la vague a traversé l’atlantique jusqu’à la cote Est américaine pour prendre la forme du mouvement « occupy wall street ».

Schématiquement, les Indignés désignent un ensemble hétéroclite d’individus, souvent jeunes, qui, se sentant rejetés par une classe politique jugée non représentative, se sont regroupé spontanément et pacifiquement pour protester contre les injustices sociétales, en particulier les dérives économiques et financières, et tenter de définir un nouveau modèle de société. Je sais : pas très scientifique et plutôt pompeux mais j’aimerais vous y voir.

Le réseau “Adbusters” (www.adbusters.org), rassemblement d’artistes et activistes à l’origine du mouvement « occupy wall street », a donné une définition assez explicite, quoique plus réductrice : un “leaderless people powered movement for democracy ». Les Anglophones auront compris. Pour les autres : www.reverso.net.

L’idée est intéressante. Sa traduction pratique moins.

Premier obstacle : l’éventuelle dimension politique du mouvement : droite, gauche ou, comme espérés par les principaux protagonistes, apolitique ?

Les années 1970/1980 avaient les gauchistes.

Les années 1990/2000 ont eu les altermondialistes.

Les années 2010 auraient leurs Indignés ?

Oui. Non. Who cares ? Pas le sujet ici. Les experts se chargeront bien, dans un futur proche, d’analyser en profondeur les ramifications du mouvement pour en tirer des conclusions plus ou moins fondées. A défaut, la récupération politique qui guette les Indignés pourrait également faire son œuvre de destruction. Next.

Deuxième obstacle : le projet.

Leur démarche n’apparait pas des plus évidentes : changer la société est un programme probablement aussi vaste que souhaiter la mort des cons, comme disait le Général.

De nombreux Indignés affirment s’être inspirés du Printemps Arabe. Certains comparent même leur combat à celui des révolutionnaires arabes : mêmes aspirations démocratiques, même élan populaire.

Soit.

Mais n’exagérons rien : entre des peuples désespérés par des décennies d’oppression et de souffrance et une jeunesse en mal d’adaptation mais plutôt préservée par rapport à son homologue arabo-maghrébine, la comparaison n’a pas vraiment lieu d’être.

Au delà des interrogations sur les fondements idéologiques du mouvement, il est à craindre que le message perde en clarté à mesure que le temps passe, que le discours ne se structure pas et, partant, qu’aucune action concrète ne voie le jour.

Troisième obstacle : la banalisation du mouvement

Aujourd’hui, l’Indigné est omniprésent dans l’univers médiatique. L’Indignation devient un argumentaire en tant que tel. Etre indigné crédibilise le discours. Etre indigné constitue même un préalable nécessaire à l’action.

Un salarié n’est plus en grève, il est un Indigné.

Un sportif n’est plus un exilé fiscal, il est un Indigné.

Un fugitif n’est plus un hors la loi, il est un Indigné.

« Galvauder » : altérer, gâter, gâcher par un mauvais usage (définition du dictionnaire de l’académie française).

 

A : « T’as fait quoi cet été ?

B : Je me suis indigné à Bastille et toi ?

A : Bah pas grand-chose. Mais au mois de septembre, j’ai « occupy wall street » avec quelques camarades.

B : Cool !

 

Ouais… trop cool…

Le temps qui passe fait retomber la magie du moment.

Bientôt, le terme « Indigné » apparaîtra dans la catégorie « divers » de tout bon CV. Normal ! Fraichement diplômé et à la recherche de son premier emploi (il faut bien manger), l’Indigné doit séduire. Son aptitude à identifier les failles systémiques traduira une certaine prédisposition pour les métiers du droit. Sa capacité à s’investir sans compter les heures sera un atout nécessaire pour devenir analyste en M&A. Le courage de dénoncer les dérives en fera un bon « whistleblower » face aux excès de sa hiérarchie ! Un package parfait pour un champ des possibles gigantesque.

On est loin de l’Indignation prônée par Stéphane Hessel..

Allez faire un tour sur le site compilant les « What I Know Is », rubrique « occupy wallstreet ». Vous y verrez une jeune fille brandissant fièrement une pancarte affichant une pensée de Goethe : « none are more hopelessly enslaved than those who falsely believe they are free » que l’on pourrait approximativement traduire par « personne n’est autant asservi que ceux qui se croient faussement libres » (Puissant non ? N’est pas Goethe qui veut). Inutile d’insister sur le besoin énervant mais très répandu, y compris chez les intelligents, de citer les grands penseurs pour crédibiliser le propos. Soulignons simplement que cette jeune fille illustre bien involontairement, mais de manière caricaturale, cette citation de l’auteur allemand.

Une conclusion s’impose : l’avenir des Indignés est sombre (mais tout de même moins que celui de l’équipe de France de football).

 

L’Indignation, c’est bien. L’indécence, c’est mieux.

Parce que comme sa sœur l’Indignation, l’indécence s’étale partout, gagne en popularité et devient un style de vie.

Les Indignés ont leur slogan. Les indécents leur devise : « on ne se refuse vraiment rien ».

Pourquoi limiter les cadeaux aux fêtes de Noël alors que les boutiques sont ouvertes toute l’année ?

Pourquoi se contenter d’un salaire minimum quand on peut y ajouter un bonus conséquent ?

Pourquoi commander un cru bourgeois lorsque le Château Ausone 2000 se déguste si facilement ?

Pourquoi acheter une paire de Loding alors que les Berluti sont si élégantes ?

Pourquoi rouler en Peugeot quand on peut faire des excès de vitesse en Cayenne ?

Oui, pourquoi ?

Alors certes on entend déjà les intelligents affirmer que les vertus morales véhiculées par l’indécence sont moins évidentes. Mouais, à voir.

Mais peut-on pour autant blâmer les indécents ?

La réponse tombe sous le sens : qu’est ce qu’un indécent si ce n’est un indigné ayant réussi ?

Entre un Indigné et un indécent, la différence se résume souvent à une Porsche et une déclaration d’ISF. Autrement dit, une vie active plus avancée ou un héritage familial juteux, parfois les deux. Le reproche semble d’autant plus étonnant que certains intelligents parviennent adroitement à concilier les statuts d’Indigné et d’Indécent. : trop forts ces intelligents.

Alors, une seule question : pourquoi être Indigné quand on peut être indécent ?

Quant au mois de mai, on y fait ce qu’il nous plait.

 

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