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REQUISITOIRE FEROCE CONTRE L'ABSURDITE AMBIANTE
5 février 2012

L'hiver, il fait froid.

Février 2012.

Il fait froid. La France a froid.

L’hiver pointe enfin le bout de nos nez.

Nouvelle pitoyable d’une morne journée d’hiver parigo-sibérien : IL - FAIT - FROID.

Mon gardien, qui surveille l’immeuble dont il a la charge, a froid. Ma gardienne, qui surveille son mari dont elle a la charge, a froid. Les gardiens, qui surveillent la paix au coin de la rue, sifflet au bec, ont froid.

Les canidés urbains promenant leur carcasse poilue et accessoirement leurs maîtres imberbes emmitouflés dans d’ignobles déguisements en faux cuir bon marché et étonnement inefficaces – je parle des maitres bien sur – se gèlent croupes, pattes, et coussinets.

Les cascadeurs verts de l’hygiène journalière qui assurent la collecte des détritus nauséabonds solidement accrochés à leur poisseuse liane métallique ont froid.

La charmeuse charnelle et charnue habillement placée en tête de gondole haussmannienne tente vainement de se protéger contre la brise frigorifiant l’ensemble de son outil de travail. Elle a froid.

L’armée d’actifs s’en allant en guerre économique couteaux à la bouche, bave aux lèvres et Iphone aux oreilles contre d’affreux concurrents étrangers confortablement installés au chaud a froid.

Pire que tout : j’ai froid. Moi personnellement, en ce qui me concerne, j’ai froid. Je suis groggy, l’alcool et le bourre-pif en moins. L’accumulation des multiples épaisseurs n’annihile nullement la froidure. Bien au contraire. Ainsi ralenti, je profite pleinement de l’air frais matinal qui fouette sauvagement mon visage rubicond et mon corps déjà meurtri. A croire que nos parents avaient raison : l’indémodable et immonde ras-de-cou thermolactyl qui accabla injustement plusieurs générations dorées à grands coups d’intenses irritations cutanées fut encore la meilleure riposte contre le froid. A moins que ce ne soit tout simplement le cri du cœur d’un homme d’église qui ne cesse de raisonner depuis l’hiver 1954.

Mais de quoi se plaint-on ? Après tout, le froid va à l’hiver comme la grève à l’éducation nationale. Et puis on a la mémoire courte comme dirait le Docteur Alzeihmer à ses patients.

Les poilus, qui n’étaient pas plus poilus que vous et moi, enfin surtout moi, émirent de nombreuses réserves lorsqu’il fallut aller perdre deux ou trois phalanges dans de profondes crevasses boueuses et gelées dont les vertus pélothérapeutiques n’étaient pas encore démontrées. Ecrasés de sévères remontrances par un top management intraitable, et vexés par les quolibets et railleries en tous genres sur leur couardise infantile, les soldats, dans un accès de virilité, firent pourtant fi du froid pour se jeter dans le grand bain de boue ! Ce qui leur valut d’être décorés à titre posthume avec toute la reconnaissance que la Patrie porte aux grands hommes poilus.

Nous avons récemment célébré l’anniversaire d’un illustre naufrage de l’histoire récente. Je ne parle pas de cette contre performance politique intervenue au printemps 2002 mais, bien sur, du Titanic. Rendez-vous compte qu’à l’heure du coucher, les voyageurs du Titanic furent contraints par un glaçon géant d’échanger gratuitement leur statut de passagers pour celui de naufragés ? Certes plus glorieux et avec infiniment plus de panache qu’un immeuble flottant venant lamentablement s’échouer sur une cote italienne mais tout de même !

La régulation démographique est en marche au plus grand bonheur des producteurs de chrysanthèmes. Le réchauffement climatique est en panne au plus grand malheur des boutiquiers écologistes.

Hélas, cette salutaire fraicheur hivernale n’est pas omniprésente. Il faut bien le dire : certains pays éloignés ne jouent pas le jeu et persévèrent dans leur égoïste volonté réductrice et destructrice consistant à jouir annuellement de températures estivales.

Mais l’intelligence humaine est décidément sans limite. L’actualité récente est là pour nous le rappeler. Avez-vous vu comment l’oisiveté opportune de quelques décérébrés en short beuglant leur haine aveugle dans un champêtre stade Egyptien de balle aux pieds a permis de concilier adroitement chaleur, ambiance électrico-étouffante et ajustement démographique ? Quand l’effroi remplace le froid.

Quant au mois de mai, il fera plus chaud, et on y fera ce qu'il nous plait !

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